Atelier de critique Bizerte 2014. Les Jours d’avant de Karim Moussaoui par Wejdane Ben Chaabane

 
Les Jours d’avant, un moyen métrage qui dure 47 minutes réalisé par Karim Moussaoui, nous fait vivre d’une façon unique et subtile l’histoire de Djeber et Yamina : deux adolescents qui ont du mal à communiquer bien que Djeber soit attiré par Yamina. Mais c’est aussi la séparation entre filles et garçons dans une banlieue au sud d’Alger en pleine décennie noire qui rend les choses plus compliquées.
Ce qui est intrigant, c’est la manière dont Karim Moussaoui a procédé pour dévoiler l’histoire qui est scindée en deux parties à la fois indépendantes et étroitement liées l’une à l’autre.
Dans un premier temps, l’histoire est racontée du point de vue de Djeber, un élève qui mène une vie normale à première vue mais qui souffre d’un certain manque d’assurance et de vulnérabilité à chaque fois qu’il est en présence de Yamina. On pourrait penser que le statut du père qui est inspecteur de police exacerbe cette tension.
A cette première partie qui fait entrer le spectateur dans l’univers de Djeber, succède une deuxième où on épouse le point de vue de Yamina. Il ne s’agit pas tant d’achever l’histoire mais de combler les trous en la reprenant dès le début sous un autre angle, dévoilant une partie de l’énigme. Cette complémentarité apparaît au moment où le père de Yamina débarque brutalement pendant la fête.
On a l’impression à la fin d’avoir regardé deux films qui se superposent en se complétant, laissant au spectateur le rôle de relier les fils épars des événements.

Wejdane Ben Chaabane

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