Mazen Hamada retrouvé mort dans la prison de Saidnaya

Mazen Hamada, militant syrien originaire de Mohassan dans le gouvernorat de Deir Ez-Zor, est né en 1977 et a trouvé la mort à la prison de Saidnaya entre 2020 et 2024.

Arrêté à plusieurs reprises pour avoir participé aux manifestations du printemps arabe en 2011, puis emprisonné pendant un an et demi pour avoir fourni du lait infantile et des médicaments à des médecins de Daraya, il subit de violentes tortures. Contraint à l’exil, il demande l’asile aux Pays-Bas en 2013 qu’il obtient en 2014, puis il s’engage dans un travail de témoignage public sur les atrocités subies, cherchant à attirer l’attention sur le sort des détenus d’opinion, des prisonniers politiques et des victimes de disparitions forcées en Syrie.

Au début de 2020, dans une décision qui terrifia et déconcerta ses amis, tout en provoquant des ondes de choc au sein de la communauté des exilés dissidents, Hamada disparut, après avoir apparemment décidé de retourner en Syrie. Que quelqu’un ayant vécu les pires horreurs des chambres de torture syriennes choisisse de revenir a conduit beaucoup à penser qu’il avait été incité à le faire par des éléments du régime d’Assad, dans le but de l’empêcher de continuer à témoigner.

Le 22 février 2020, il retourne en Syrie, où il est arrêté par les services de renseignement syriens dès son arrivée à l’aéroport. Victime de disparition forcée, il reste introuvable depuis cette date.

« Assad porte la responsabilité principale, mais le gouvernement néerlandais est conjointement responsable de sa mort », a déclaré Sakir Khader, photographe et réalisateur, et ami de Hamada, qui estime que le système d’asile néerlandais a failli à protéger son ami. Selon lui, les autorités néerlandaises ont ignoré la souffrance de Hamada et ont coupé son soutien. « Il voyait le retour à Damas comme sa seule option », a-t-il affirmé.

Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a mentionné le cas de Hamada dans un rapport sur la Syrie un an plus tard, indiquant qu’il était « retourné en Syrie » et que sa localisation était inconnue. Cependant, aucune précision n’a été donnée sur les raisons qui l’ont poussé à partir. Cette semaine, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils mettraient fin au traitement des demandes d’asile et de résidence syriennes, une décision qui suscite de nombreuses critiques.

Le 9 décembre 2024, à la suite de la chute du régime de Bachar Al-Assad lors de l’offensive rebelle de 2024, les forces insurgées déclarent avoir découvert 40 corps empilés dans la morgue de la prison de Saidnaya, portant des signes évidents de torture. Une image circulant en ligne montre que Hamada se trouvait parmi eux.

La découverte de son corps indique qu’il a probablement été tué peu avant que les insurgés ne libèrent les détenus de la prison. Khader a décrit la souffrance de son ami comme « l’agonie inimaginable d’un homme qui était revenu d’entre les morts pour continuer à se battre, seulement pour être condamné à une lente agonie en Occident ».

Paix à son âme.

 

Vidéo du témoignage de Mazen Hamada

https://www.youtube.com/watch?v=idaQR4cVLUw

Syrian activist whose suffering became symbol of Assad brutality found dead in Sednaya prison

Mazen al-Hamada had escaped to tell the world about regime’s torture before returning to Damascus

https://www.theguardian.com/global-development/2024/dec/10/syrian-activist-who-symbolised-assad-brutality-found-dead-in-sednaya-prison

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