Ethnographier les mobilisations pour l’emploi à l’aune du genre : rapports à l’objet et relations d’enquête Abir Kréfa (Université Lyon 2 / Centre Max Weber) Sarah Barrières (EHESS / Centre Maurice Halbwachs)
Résumé
Cette communication s’appuiera sur une enquête réalisée en binôme, dans la région de Kasserine en 2016 et qui a porté sur les mobilisations pour « le droit au travail ». Les manifestations et sit-in qui ont eu lieu en janvier et février derniers dans cette localité sont exceptionnels par leur ampleur depuis les évènements « révolutionnaires » de 2010-2011 et remettent ainsi sur le devant de la scène la question sociale éclipsée depuis par les débats politiques et identitaires. Alors que les femmes sont nombreuses à prendre part aux protestations, la place qu’elles y occupent, leurs formes d’engagement, leurs revendications sont largement méconnues. Les quelques recherches questionnant les rapports de genre dans les mouvements sociaux ont mis en évidence, dans d’autres contextes, l’éviction des femmes des positions les plus visibles et les plus valorisées même quand elles participent massivement aux mobilisations. Dans la mesure où la conjoncture critique a autorisé une critique de l’ordre sexué, rendu pensables et possibles des pratiques improbables en temps ordinaire, elle offre aux sciences sociales une occasion inédite pour étudier la (re)négociation de l’arrangement des sexes à la faveur des mouvements protestataires et au sein de ces derniers. L’analyse de ces (re)configurations du genre se base sur une enquête ethnographique croisant l’observation in situ de quatre sites de protestation et une trentaine d’entretiens auprès d’acteurs et d’actrices aux caractéristiques sociales diverses au regard de leur genre, de leurs capitaux scolaires, leurs carrières militantes, et leurs rapports aux champs politiques et syndicaux. En étudiant les formes d’engagement, la division sexuée du travail militant, les apprentissages militants ainsi que les enjeux de pouvoir au sein de ces mobilisations et en dehors de celles-ci, nous cherchons à saisir les configurations genrées des sit-in, les effets, locaux et sexués, de l’événement révolutionnaire ainsi que le rôle des familles et des conjoints sur les engagements des femmes.
Nouveaux terrains, nouveaux objets et nouveaux réseaux
Alors que les recherches de terrain consacrées à la Tunisie étaient très rares jusqu’en 2011 (Dakhlia, 2011), la révolution a ouvert des opportunités inédites pour les sociologues du politique : celles d’observer les mobilisations en train de se faire (Hmed, 2012). L’ébullition scientifique autour des « révolutions arabes » a parallèlement permis la formation de nouveaux réseaux de chercheur-e-s au cours d’activités scientifiques diverses : colloques, journées d’études, séminaires, etc. C’est dans ces lieux que nous nous sommes rencontrées et avons échangé sur nos travaux. En septembre 2014, l’une, Abir, entamait à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et au sein de l’équipe PRO du Centre Maurice Halbwachs (CMH) une enquête sur les engagements pour la parité et pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, ensuite élargie aux effets de la conjoncture révolutionnaire sur les rapports de genre et de sexualité. Au même moment, Sarah réalisait pour son mémoire de Master 2 à l’EHESS une enquête sur une mobilisation syndicale d’ouvrières dans la Tunisie révolutionnaire. Elle effectuait cette recherche sous la direction de Sophie Pochic, qui dirigeait l’équipe PRO du CMH. Outre cette équipe et ce laboratoire, un autre espace, tout aussi intellectuellement exigeant et bienveillant, a favorisé les rencontres. Il s’agit du séminaire organisé par Jocelyne Dakhlia depuis 2012, « Histoire et sciences sociales en révolution : un paradigme tunisien ? ». Parce qu’il s’est tenu sur la durée et était très régulier, ce séminaire a été propice à la formation de liens scientifiques et amicaux entre des chercheur-e-s de différentes générations dont les terrains d’enquête portaient sur les situations révolutionnaires et postrévolutionnaires en Tunisie.
Le projet d’enquête collective qui forme l’objet de cet article est donc né de ces rencontres, mais aussi du constat d’un angle-mort dans les travaux sur les situations révolutionnaires et postrévolutionnaires dans les pays arabes. Alors que plusieurs générations de chercheuses et chercheurs ont montré que le genre est une catégorie analytique nécessaire à l’étude des mobilisations (Bereni et Revillard, 2012 ; Scott, 1988), la plupart des publications sur les révolutions arabes (Fillieule et Bennani-Chraïbi, 2012 ; Hmed et Jeanpierre, 2016) ont alors pour trait commun d’être « gender blind », c’est-à-dire qu’elles reprennent le présupposé d’un acteur protestataire masculin et hétérosexuel. Cette absence est d’autant plus frappante que les médias (tunisiens comme étrangers) ont de leur côté largement relayé les mobilisations de femmes, tout en opérant entre elles un tri sélectif : ce sont ainsi principalement celles pour l’égalité juridique entre les sexes qui ont fait l’objet d’une couverture médiatique, au détriment de la grande variété des mobilisations, des revendications et des répertoires d’action. Les femmes ont en effet été omniprésentes dans les différentes mobilisations, qu’elles soient multisectorielles, pour l’égalité entre les sexes, contre les structures des différents partis politiques, les gouvernements successifs ou les employeurs (Kréfa, 2016). Si, loin d’être une nouveauté, leur engagement politique et militant remonte au moins aux luttes anti-coloniales (Marzouki, 1993), la révolution s’est accompagnée d’une diversification de leurs modes et sites d’engagement. Son caractère massif a contribué à rendre possible les situations révolutionnaires, à renouveler les répertoires d’action protestataire, tandis que l’engagement des femmes était lui-même nourri et entretenu par les événements. Parce que le genre est une catégorie d’analyse indispensable à l’étude de toutes les mobilisations (Fillieule et Roux, 2009 ; Robnett, 1996), et pas uniquement – comme c’est le cas des mouvements féministes – à celles qui ambitionnent d’agir sur les rapports sociaux de sexe, nous avons effectué une enquête en binôme sur le mouvement social pour l’emploi à Kasserine.
Les mobilisations pour l’emploi à Kasserine : un terrain heuristique pour étudier les luttes sociales à l’aune du genre
Au cours de l’hiver 2016, les régions dites de « l’intérieur » (notamment Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa), où les taux de chômage sont particulièrement élevés, connaissaient de nouveau des mobilisations sociales importantes autour du droit à l’emploi. Les manifestations ont émergé suite au décès d’un jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, mort par électrocution après être monté sur un poteau électrique près du siège du gouvernorat de Kasserine pour protester contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique. Les contestations se sont organisées dans l’enceinte des institutions publiques (gouvernorats, délégations) – perçues comme les sièges du pouvoir local – lesquelles ont été occupées au cours des semaines suivantes par des chômeuses et chômeurs (diplômés et non-diplômés). Comme dans la plupart des mouvements sociaux en Tunisie, ces protestations se sont accompagnées d’une participation massive des femmes.
Enquêter sur ces mobilisations à l’aune du genre présentait un double intérêt : d’une part, remettre au centre de l’analyse les contestations autour des revendications socio-économiques, qui ont été centrales dans l’émergence du processus révolutionnaire (Allal, 2016). D’autre part, ces sitin offraient une occasion de saisir les dynamiques de genre dans les mobilisations (post)révolutionnaires, et par là de combler les angles morts de la recherche sur les révolutions arabes. Leur objectivation opère une rupture tant avec le sens commun ordinaire qu’avec un certain sens commun savant. Construire cet objet de recherche déplace en effet le regard des institutions, des débats juridiques (Khalil, 2014) et des controverses idéologiques entre « islamistes » et « modernistes », vers la renégociation de l’arrangement des sexes au quotidien (Goffman, 2002), à la faveur des mouvements protestataires et au sein même de ces derniers. L’hypothèse transversale que nous avons cherché à mettre à l’épreuve empirique est que les dynamiques de genre se jouent principalement ailleurs que dans les institutions : le contexte révolutionnaire a en effet rendu pensables et possibles des pratiques improbables en temps ordinaire, mais qui sont passées inaperçues (Barrières, 2015 ; Kréfa, 2016).
Faire du terrain in situ sur les mobilisations pour l’emploi à Kasserine : ressources dispositionnelles et conditions d’accès
Si la révolution a ouvert de nouveaux terrains et de nouveaux objets de recherche, la faisabilité de l’enquête, mais aussi le fait même de l’envisager comme une possibilité, sont étroitement conditionnés par un certain nombre de ressources. Si tou-te-s les chercheur-e-s ne sont pas susceptibles de poser les mêmes questions au réel (Weber, 1959), l’accès au terrain dépend luimême de la relation entre les dispositions des chercheur-e-s et les caractéristiques de leurs objets, qui peuvent être plus ou moins ajustées ou désajustées (Boumaza et Campana, 2007). Se posent ainsi des problématiques liées aux conditions pratiques de la recherche sur les révolutions arabes, comme aux conditions de production des résultats.
Les ressources dispositionnelles
Revenir brièvement sur nos trajectoires et sur la façon dont nous avons vécu les événements révolutionnaires offre une première réponse à ces conditions pratiques. Dans un article sur le rapport entre le chercheur et le citoyen dans le contexte de la révolution, Larbi Chouikha (2016) explique avoir été « emporté » par le mouvement, qu’ « il y avait un moment historique, il fallait être au rendez-vous », qu’il ne fallait pas « rater le coche » du « mouvement historique qui se produisait par la rue ». Il en a été, bien que ce fût dans une moindre mesure, de même pour nous. Cet enthousiasme était, selon qu’il s’agit de l’une ou de l’autre, permis par des liens familiaux ou militants formés avant ou à la faveur de l’événement révolutionnaire. L’une de nous (Abir) s’était régulièrement rendue en Tunisie depuis 2006 pour son terrain de thèse sur les rapports sociaux de sexe dans l’univers littéraire tunisien (2013). Si une grande partie des écrivain-e-s enquêté-e-s résidaient à Tunis, cette recherche a été l’occasion pour elle de se déplacer seule dans un certain nombre de régions du pays. Parce qu’elle portait également sur les relations entre les écrivain-e-s et les institutions autoritaires, la thèse l’a amenée à analyser les rapports au politique des écrivain-e-s, et donc à entrer en contact avec des écrivain-e-s qui avaient un engagement partisan ou syndical. À partir de 2011, Abir prend part à certaines mobilisations sociales à Tunis. Le décloisonnement relatif des réseaux sociaux (réels et/ou virtuels) à la faveur des événements révolutionnaires a rendu par la suite possibles des rencontres avec d’autres militant-e-s féministes, LGBT et/ou de partis politiques. De son côté « transportée » par les événements révolutionnaires, Sarah s’est beaucoup déplacée dans les régions intérieures de la Tunisie à partir de 2011. Les rencontres qu’elle a pu effectuer ainsi que les observations des mouvements sociaux lors de ces déplacements lui ont apporté une première compréhension de la situation politique et sociale tunisienne.
Les ressources dispositionnelles acquises tant avant que pendant les événements révolutionnaires ont joué sur les ouvertures de terrain et les conditions en amont de l’enquête. Car si la révolution a fait émerger de nouveaux acteurs et de nouvelles mobilisations, penser le terrain de Kasserine comme un possible dépend des dispositions des chercheur-e-s. Et cela d’autant plus qu’il s’agit d’un terrain émotionnellement chargé et que le contexte de crise politique recèle une grande part d’incertitude (Dobry, 1992). Ainsi pour envisager Kasserine comme le lieu d’un terrain possible, il faut disposer des ressources autorisant une certaine mobilité, mais aussi se distancier d’un certain nombre de représentations associées aux régions de « l’intérieur », tout en résistant aux assignations de genre. En effet, pour les Tunisien-ne-s vivant à Tunis ou dans le Sahel, à Kasserine se concentreraient les « classes dangereuses » et le sexisme y prendrait des formes plus violentes. Par ailleurs, les déplacements (en particulier nocturnes) de jeunes femmes seules sont souvent jugés périlleux, si bien que nous étions confrontées à diverses réactions et désapprobations quant à notre projet d’enquête de la part tant de notre entourage, des institutions, que des enquêté-e-s.
La représentation de la rue et de la mobilité extensive comme le lieu et l’occasion de tous les dangers pour les femmes n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée depuis 2013/2014 avec la fortune du thème de « la montée de l’insécurité » et la politisation des violences sexuelles contre les femmes dans les espaces publics. La connaissance des chiffres quant aux formes et aux lieux des violences contre les femmes relativise cependant cette perception et aide à résister aux réassignations de genre. À l’exception des pays en guerre et en conflit armés, toutes les enquêtes convergent en effet vers un résultat important : c’est principalement dans les espaces familiaux et conjugaux, ou du moins familiers, que les violences contre les femmes sont les plus massives et les plus graves. Et la plupart de ces violences sont perpétrées non par des inconnus, mais par des proches ou du moins des personnes connues des victimes (Jaspard, 2005 ; Debauche et Hamel, 2013). Si ouverture de nouveaux terrains ne rime pas avec absence de contraintes de genre, la conduite de l’enquête est aussi affectée par les rapports sociaux ainsi que par les dépositaires de l’autorité publique. Cela implique de déployer et de mettre à l’épreuve des stratégies d’enquête.
Les conditions de l’accès au terrain et de la conduite de l’enquête
Si des chantiers de recherches s’ouvrent ou se redéfinissent dans des contextes où ils étaient jusqu’alors en grande partie ignorés, prohibés, ou rendus difficilement accessibles à l’enquête (Catusse, Signoles et Siino, 2016), nous avons dû composer – comme la plupart des chercheur-e-s qui travaillent dans le contexte des révolutions arabes – avec des difficultés pratiques liées à la conjoncture telles que l’imprévisibilité de la situation sociale et politique. À Kasserine, l’accès au lieu de la contestation requérait une autorisation des autorités pour les étranger-e-s. Le sit-in se déroulait au sein du gouvernorat, dont l’espace était fermé par de grandes grilles gardées par les militaires. Il a par conséquent fallu dans un premier temps négocier avec ces derniers l’entrée dans ce lieu. Les militaires nous ont renvoyées vers la police administrative, au motif qu’ils n’étaient pas habilités à nous laisser y accéder. La présence d’une sitinneuse à nos côtés, Feriel [pseudonyme], a été déterminante pour franchir cet obstacle. Feriel nous a accompagnées au poste de police de Kasserine, où elle a retrouvé une policière originaire de la même ville qu’elle (Foussana). Cette employée de l’administration policière nous a ensuite introduites au bureau du directeur de la police, sous la hiérarchie duquel elle travaillait. Après l’inspection de nos documents d’identité et un bref interrogatoire, ce dernier passe un coup de téléphone à ses collègues contrôlant l’entrée du siège du gouvernorat afin qu’ils nous autorisent l’accès au terrain. Lors des tentatives suivantes, une sorte de rituel s’est néanmoins instauré à chaque fois que l’on voulait accéder au gouvernorat de Kasserine, généralement une à deux fois par jour. Les militaires nous prenaient nos passeports, vérifiaient nos identités, nous laissaient attendre 15 à 30 minutes pour finalement nous dire d’entrer. En nous imposant quotidiennement la répétition des mêmes démarches, les militaires nous signifiaient que loin d’être un droit, le franchissement des portes d’entrée du gouvernorat était une faveur dépendant de leur pouvoir discrétionnaire. L’entrée sur le site de protestation n’était donc jamais garantie, ce qui contraignait fortement nos déplacements. Une fois entrées, nous n’osions notamment plus sortir de peur de nous couper totalement du terrain. Les modes d’entrée sur le terrain renseignent ainsi à la fois sur les liens de
voisinage, de quartier, ainsi que sur les contraintes institutionnelles et les divers dispositifs limitant l’accès au site protestataire. En outre, quand on étudie l’engagement des femmes, les hommes s’avèrent aussi être très souvent une contrainte. Les acteurs les plus visibles de la protestation et les plus rompus à la prise de parole publique étant surtout des hommes, nous avons fait le choix délibéré de commencer à recueillir les témoignages des femmes, car nous craignions de ne plus pouvoir le faire si nous débutions l’enquête auprès des protestataires hommes. La construction d’un espace où la parole des femmes pourrait relativement se libérer et s’exprimer en dehors d’ingérences externes n’a cependant pas été aisée : elle a été conditionnée par le déploiement de diverses stratégies sur le terrain. Dans le même temps, le fait que nous étions au moins partiellement perçues comme étrangères nous autorisait à accompagner des hommes dans des lieux symboliquement fermés aux femmes de la région, comme les cafés. C’est dans ces espaces que nous avons effectué des entretiens avec des militants associatifs et/ou de partis politiques écartés de la mobilisation, parce qu’ils ont été perçus comme trop « politisés ».
Conclusion
La multiplication des enquêtes de terrain en Tunisie, dans le sillage des mobilisations révolutionnaires, et le contraste avec la rareté des recherches antérieures, semblent a priori suggérer que de nouveaux objets et de nouveaux terrains se seraient automatiquement ouverts. La reconstitution, à partir d’un objet et d’un terrain donnés, de quelques-uns des obstacles et des conditions de leur franchissement, relativise l’opposition entre un avant et un après 2011. La construction des objets, tout comme les possibilités ou non d’accéder au terrain, sont étroitement dépendantes des socialisations antérieures des chercheur-e-s, ainsi que du déploiement de certaines « ficelles du métier » (Becker, 2002), qui gagneraient à être plus systématiquement objectivées et à ne pas être, au mieux, reléguées à des encadrés méthodologiques annexes. Les quelques pistes que nous avons évoquées à partir de notre enquête à Kasserine s’insèrent dans un projet visant à remettre au centre de la recherche la réflexivité méthodologique, aux différentes étapes de la construction de l’objet et de la réalisation de l’enquête. Comme l’ont en effet inlassablement montré les analyses sur les méthodes d’enquête (Beaud et Weber, 2010), les modes d’entrée sur le terrain et les savoir-faire activés au cours du processus d’enquête influencent fortement les résultats recueillis. Leur objectivation constitue l’une des conditions du contrôle des résultats de la recherche.
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