Questions à (la) gauche

Questions à gauche, questions à la gauche

 

Entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 la Tunisie se soulevait et le régime de Ben Ali est abattu. Plusieurs insurrections suivirent un peu partout dans le monde arabe. Un « printemps arabe » ont pronostiqué les historiens en référence au « printemps des peuples » européen. Pour d’autres c’est la première révolution postmoderne, sans partis, sans leadership…

Neuf ans après, l’anniversaire de la révolution tunisienne porte son lot de bouleversements : un nouveau président massivement élu, un paysage politique atomisé, une gauche laminée…

Ces années ont mis en relief une société travaillée par des dynamiques diverses… Laïcs et islamistes s’affrontent, cohabitent, s’allient, s’éloignent les uns des autres… Les militants des droits humains, le mouvement féministe, les mouvements sociaux… multiplient les mobilisations. Les jeunes continuent à exprimer leur colère et à revendiquer leurs droits, dans les régions, sur les lieux de travail, dans les espaces publics. A travers différentes formes d’expressions artistiques, ils développent leurs propres modalités d’action et de nouvelles formes d’engagement spontanées, horizontales et distancées.

Un constat est partagé par tous : malgré le prix Nobel de la paix décerné au quartet en 2015 : la « transition » tunisienne avance poussivement sur la voie politique, elle piétine sur la voie sociale et économique. Et c’est peu de le dire.

Le plus inquiétant, c’est le brouillard qui entoure notre vision de la situation et des voies de sortie. Les Cassandres ne manquent pas pour annoncer le pire. L’Oracle de Carthage commence lui-même à toussoter. Dans la cacophonie ambiante, ce qui manque le plus c’est le rétrécissement des espaces d’élaboration des alternatives.

A l’heure où certains se frottent les mains et annoncent la fin de la gauche, il nous faut bien reconnaître son absence. Une si douloureuse absence alors que la conjoncture actuelle dans la région mais aussi dans le monde résonne des clameurs du commencement tunisien : les peuples veulent plus d’égalité sociale, plus de démocratie participative, des politiques  plus transparentes et plus morales.

Algériens, soudanais, libanais, iraquiens, iraniens…tiennent tête à la répression, parfois sanglante, et demandent de véritables changements et des politiques publiques plus justes. Le « dégagisme » bouscule les élites politiques gouvernantes un peu partout dans le monde. Chiliens, équatoriens, haïtiens, mais aussi le peuple français des ronds-points en gilets jaunes, les espagnols et les catalans, les mouvements de défense des migrants, les mouvements écologiques et féministes… Les mobilisations essaiment et se radicalisent… Le néolibéralisme ne peut plus gouverner la terre à sa guise et s’imposer aux peuples. Une nouvelle donne mondiale est-elle en gestation ?

A l’heure où ses idéaux sont partout à l’ordre du jour, la gauche a du mal à défendre ses idées.

La révolution dans notre pays marque le pas alors que ses mots d’ordre sont plus que jamais en phase avec le bouillonnement arabe et mondial.

Et comme nous l’avons constaté tout au long de l’année à travers les rencontres organisées par Nachaz, que nous avons voulu au diapason des débats qui structurent l’espace public : au-delà des apparences et des rapports de forces politiques fluctuants et incertains, une conflictualité radicale est en train de s’installer, elle n’est pas d’ordre identitaire. Elle est plutôt sociale, économique et morale.

Pour clôturer une année de débats, nous avons voulu mettre l’accent sur quelques impensés économiques et sociaux, à gauche, justement :

  • Le rapport problématique entre la question sociale et les questions dites de société, au prisme du « genre ». Cela nous permettra de confronter les nouvelles expressions de la lutte des femmes au féminisme main stream…
  • La question économique en focalisant sur la notion de « modèle de développement » afin d’en interroger la pertinence : cet abord si répandu de l’économie est-il encore à même d’élucider les problèmes du chômage, de la fracture territoriale, de la dégradation des services publics, en un mot des dégâts du néolibéralisme et de la paupérisation qu’il ne cesse de générer…

Pour discuter de ces problématiques, Nachaz organisent deux panels, le samedi 21 décembre 2019 à l’hôtel Belvédère Fourati.

Nous aurons l’honneur de recevoir en premier panel  «Rapports entre la question sociale et les questions dites de société, au prisme du « genre » :

Nabila Hamza, sociologue, membre actif de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates.

Soumaya Mestiri, philosophe, auteure essentiellement de «Rawls : justice et équité », 2009, et « Décoloniser le féminisme : une approche transculturelle ».

Amel Fadhouli, militante des Droits de l’Homme, féministe sociale, initiatrice d’un travail de terrain avec les femmes à Menzel Bouzaïene.

Modérateur : Fathi Ben Haj Yahia

 

Questions à gauche, questions à la gauche

 

Entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 la Tunisie se soulevait et le régime de Ben Ali est abattu. Plusieurs insurrections suivirent un peu partout dans le monde arabe. Un « printemps arabe » ont pronostiqué les historiens en référence au « printemps des peuples » européen. Pour d’autres c’est la première révolution postmoderne, sans partis, sans leadership…

Neuf ans après, l’anniversaire de la révolution tunisienne porte son lot de bouleversements : un nouveau président massivement élu, un paysage politique atomisé, une gauche laminée…

Ces années ont mis en relief une société travaillée par des dynamiques diverses… Laïcs et islamistes s’affrontent, cohabitent, s’allient, s’éloignent les uns des autres… Les militants des droits humains, le mouvement féministe, les mouvements sociaux… multiplient les mobilisations. Les jeunes continuent à exprimer leur colère et à revendiquer leurs droits, dans les régions, sur les lieux de travail, dans les espaces publics. A travers différentes formes d’expressions artistiques, ils développent leurs propres modalités d’action et de nouvelles formes d’engagement spontanées, horizontales et distancées.

Un constat est partagé par tous : malgré le prix Nobel de la paix décerné au quartet en 2015 : la « transition » tunisienne avance poussivement sur la voie politique, elle piétine sur la voie sociale et économique. Et c’est peu de le dire.

Le plus inquiétant, c’est le brouillard qui entoure notre vision de la situation et des voies de sortie. Les Cassandres ne manquent pas pour annoncer le pire. L’Oracle de Carthage commence lui-même à toussoter. Dans la cacophonie ambiante, ce qui manque le plus c’est le rétrécissement des espaces d’élaboration des alternatives.

A l’heure où certains se frottent les mains et annoncent la fin de la gauche, il nous faut bien reconnaître son absence. Une si douloureuse absence alors que la conjoncture actuelle dans la région mais aussi dans le monde résonne des clameurs du commencement tunisien : les peuples veulent plus d’égalité sociale, plus de démocratie participative, des politiques  plus transparentes et plus morales.

Algériens, soudanais, libanais, iraquiens, iraniens…tiennent tête à la répression, parfois sanglante, et demandent de véritables changements et des politiques publiques plus justes. Le « dégagisme » bouscule les élites politiques gouvernantes un peu partout dans le monde. Chiliens, équatoriens, haïtiens, mais aussi le peuple français des ronds-points en gilets jaunes, les espagnols et les catalans, les mouvements de défense des migrants, les mouvements écologiques et féministes… Les mobilisations essaiment et se radicalisent… Le néolibéralisme ne peut plus gouverner la terre à sa guise et s’imposer aux peuples. Une nouvelle donne mondiale est-elle en gestation ?

A l’heure où ses idéaux sont partout à l’ordre du jour, la gauche a du mal à défendre ses idées.

La révolution dans notre pays marque le pas alors que ses mots d’ordre sont plus que jamais en phase avec le bouillonnement arabe et mondial.

Et comme nous l’avons constaté tout au long de l’année à travers les rencontres organisées par Nachaz, que nous avons voulu au diapason des débats qui structurent l’espace public : au-delà des apparences et des rapports de forces politiques fluctuants et incertains, une conflictualité radicale est en train de s’installer, elle n’est pas d’ordre identitaire. Elle est plutôt sociale, économique et morale.

Pour clôturer une année de débats, nous avons voulu mettre l’accent sur quelques impensés économiques et sociaux, à gauche, justement :

  • Le rapport problématique entre la question sociale et les questions dites de société, au prisme du « genre ». Cela nous permettra de confronter les nouvelles expressions de la lutte des femmes au féminisme main stream…
  • La question économique en focalisant sur la notion de « modèle de développement » afin d’en interroger la pertinence : cet abord si répandu de l’économie est-il encore à même d’élucider les problèmes du chômage, de la fracture territoriale, de la dégradation des services publics, en un mot des dégâts du néolibéralisme et de la paupérisation qu’il ne cesse de générer…

Pour discuter de ces problématiques, Nachaz organisent deux panels, le samedi 21 décembre 2019 à l’hôtel Belvédère Fourati.

Nous aurons l’honneur de recevoir en premier panel  «Rapports entre la question sociale et les questions dites de société, au prisme du « genre » :

Nabila Hamza, sociologue, membre actif de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates.

Soumaya Mestiri, philosophe, auteure essentiellement de «Rawls : justice et équité », 2009, et « Décoloniser le féminisme : une approche transculturelle ».

Amel Fadhouli, militante des Droits de l’Homme, féministe sociale, initiatrice d’un travail de terrain avec les femmes à Menzel Bouzaïene.

Modérateur : Fathi Ben Haj Yahia

 

2ème panel : « Modèle de développement » ??

Baccar Gharib, « Le doyen engagé », Enseignant universitaire en Economie, auteur, notamment, de « Penser la transition avec Gramsci » et récemment de «Tahar Haddad, une pensée de l’émancipation » 

Mohamed Ali Marouani, Economiste universitaire, chercheur dans plusieurs domaines en relation avec l’économie.

Modérateur : Rami Abdelmoula, sociologue.

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